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Hypercholestérolémie

On sait depuis des années maintenant tous les risques qui sont liés à un excès de mauvais cholestérol. Mais qu'entend-on par mauvais cholestérol, et existe-t-il des moyens naturels pour éviter les maladies cardiovasculaires induites par ce soi-disant mauvais cholestérol ?

L'hypercholestérolémie, quelle réalité physiologique cela recouvre-t-il ?, juil. 2024Librement tiré de Phybiosphère, publication du laboratoire œmine, numéro 42, un papier du docteur Paul Dupont

Tout d'abord, il est bon de savoir que le cholestérol est essentiel à la vie. Le cholestérol est porteur d'acides gras essentiels, oméga-3 notamment, nécessaires à diverses fonctions hormonales, comme par exemple la synthèse de la vitamine D et des hormones sexuelles indispensables à la reproduction. Il se transforme en sels biliaires, qui tout en permettant son élimination, participent à l'assimilation des corps gras et des vitamines liposolubles. Le cholestérol est véhiculé dans le sang à l'intérieur de structures complexes appelées lipoprotéines. Dans ces structures, il est associé à des triglycérides, des acides gras libres, et d'autres molécules. C'est ce qui rend celui qui provient de l'alimentation transportable depuis l'intestin vers le foie, puis pour celui qui est fabriqué par le foie, du foie vers les organes. Il y a donc un aller-retour de ces lipoprotéines qui sont soit chargées en lipides énergétiques et en ingrédients nécessaires au bon fonctionnement des tissus, soit en antioxydants. Le fait de voulloir faire baisser toutes ces molécules de façon indistinctes n'est donc pas forcément bénéfique. On est encore loin de réllement comprendre et maîtriser tous ces mécanismes. Aujourd'hui on se contente donc de ne mesurer que certaies lipoprotéines, les études cliniques et les statistiques faisant le reste. 

Donc comme beaucoup de choses dans le domaine de la santé, le cholestérol n'est pas mauvais par nature. Aujourd'hui, une différence est faite entre le "mauvais cholestérol", le LDL ou Low Density Lipoproteins, et le "bon cholestérol", le HDL ou High Density Lipoproteins, le rapport entre les deux étant cardinal pour les soins proposés. Mais personne ne s'occupe de la Lp(a) qui a les mêmes caractéristiques de densité que le LDL et qui a elle seule peut augmenter les maladies coronaires. Or les traitements actuels à base de statine ne ciblent pas cette lipoprotéine alors que cela devrait être le cas dans les familles à risque cardio-vasculaire.

Ce qui est donc réellement important, c'est la qualité de l'acide gras essentiel lié au cholestérol plus que la quantité de cholestérol circulant. C'est dans les cas ou le cholestérol circulant est oxydé qu'il peut alors provoquer les lésions vasculaires, voire contribuer à des lésions dégénératives. Ensuite, il est important de se préoccuper de la fonction hépatique. C'est le foie qui va éliminer le cholestérol usagé. Et cela va dépendre de la synthèse d sels biliaires par le foie. La moitié du cholestérol fabriqué dans l'organisme est éliminé sous cette forme. Un foie en surcharge, comme c'est le cas dans le syndrome métabolique, assure mal cette fonction.

Le contrôle de l'oxydation du cholestérol et de son élimination est donc plus important que la simple mesure qui consiste à faire baisser son taux global. Ce sont les dépôts graisseux de lipides oxydés qui favorise la formation de la plaque d'athérome, facteur de risque cardio-vasuclaire.

Dans l'alimentation, ces graisses dites saturées sont présentes dans les corps gras d'origine animale que sont les fromage, le beurre, la charcuterie. En petites quantités, elles ne présentent pas de risque car elles peuvent être éliminées. À l'inverse les acides gras de bonne qualité et les principaux antioxydants permettent d'éviter ce risque.

Une bonne hygiène de vie est à nouveau le garant d'une bonne santé cardio-vasculaire

  • Éviter ke tabac et la pollution qui oxyde les graisses et contracte les artères
  • Pratiquer une activité physique qui favorise l'élimination des déchets de lipides saturés en favorisant la circulation capillaire et en augmentant la ventilation pulmonaire
  • Abandonner le sucre pur raffiné qui acidifie le sang et diminue l'affinité de l'hémoglobine pour l'oxygène, l'hémoglobine ayant tendance à se glycosyler en fixant du sucre
  • Bannir ou fortement réduire, selon les cas, les aliments gras comme la charcuterie, le fromage, les abats, les viennoiseries qui apportent des acides gras saturés et favorisent l'oxydation du cholestérol
  • Se méfier de certains médicaments qui élèvent le taux de mauvais cholestérol comme les bétabloquants, les corticoïdes, certains diurétiques et les contraceptifs.

Il me semble qu'une approche purement quantitative pour soigner le cholestérol à l'aide de médicaments synthétiques n'est pas à privilégier. Il faudrait plutôt envisager une approche indirecte reposant sur la maitrise de tous les autres facteurs de risque en agissant dessus avec la plus grande détermination. Le contrôle annuel, par une prise de sang, de l'évolution du taux de cholestérol permettra de se rendre compte si les mesures mises en place sont efficaces ou doivent être élargies ou approfondies.

Philippe Idlas

Auteur·rice : Philippe Idlas

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