2002, 2017, 2022
Publié le samedi 16 avril 2022, 8h28 - modifié le 05/12/23 - Élections - Lien permanent
- Article
- |
- Commentaires (0)
- |
- Annexes (0)
Les élections se suivent et se ressemblent. La formule de la démocratie comme gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple s'est cassée sur les rochers de la représentativité, de la bourgeoisie, de la captation par une classe socio-culturelle des rouages du capitalisme français et de la haute administration pour sa seule utilité.
Nous sont opposés les mythes mêmes du capitalisme et du libéralisme qui partant de la division nécessaire du travail pour répondre à la problématique économique introduit comme valeur la seule valeur du travail capitaliste, le dividende, et le justifie par l'utilité basée sur l'intérêt personnel, le seul à même de garantir la soi-disante paix sociale, en dehors du monde des affects. La geste est celle des philosophes des Lumières qui sortent le peuple de son ignorance et de sa dévotion à l'Eglise grâce à la science. Nous en sommes malheureusement toujours là.
Le peuple français peut-il vraiment décider de son avenir ? Pouvons-nous réellement choisir les hommes et les femmes pour nous gouverner ?
Je l'ai cru en 1981. Le réveil en 1983 fut douloureux et depuis la social-démocratie n'a accouché que de mesures plus libérales les unes que les autres.
Nous avons dit non à Maastricht en 2005 et l'UE libérale est repassée par la fenêtre avec les accords de Lisbonne. Sarkozy et Hollande sont passés par là, chacun étant d'accord sur l'essentiel, libéraliser, moderniser l'Etat, rejeter le peuple de gauche dans les extrêmes, et prenant le pouvoir qui, en courtisant l'extrême droite française, qui en courtisant la droite populaire française.
Le PS a célé le sort de la gauche française en embrassant les théories économiques de la droite de gouvernement, en délaissant les zones rurales et les banlieues, en redevenant un parti de notables uniquement soucieux des enjeux sociétaux, laissant la bataille politique à J.L. Melenchon, au Front de Gauche et maintenant à la France Insoumise, tout en le rejetant dans l'extrême gauche, dos-à-dos avec le bleu Marine.
Macron, les milliardaires, les affairistes, les opportunistes, les jeunes diplômés, citadins, salariés privés et ayant voté Macron, ont râflé la mise.
Le capitalisme mondialisé sort une fois de plus vainqueur d'une élection présidentielle. L'horizon s'obscurcit tant il semble de moins en moins réaliste d'envisager une alternance politique pour construire le nouveau monde.
Les forces de gauche ne pourront pas continuellement perdre les batailles électorales pour ne se retrouver que sur le terrain d'une opposition qui pèse de moins en moins dans la vie politique et sociale tant le pouvoir se retrouve de plus en plus dans les mains d'un seul homme.
Certes, Macron est le seul maître du jeu et lui seul peut impulser autre chose. Mais pourquoi le ferait-il maintenant alors qu'il ne l'a pas fait en 2017, ni depuis cinq ans ? Alors que la soi-disante crise sanitaire s'est soldée malgré ce qu'il a pu en dire par plus de précarité, plus de misères, plus "de surtout ne rien changer", "business as usual"...
Il reste les élections législatives. Le peuple de gauche pourra-t-il s'unir, les dirigeants des partis de gauche sauront-ils s'unir pour imposer une cohabitation à l'Etat capitaliste.
Une cohabitation avec des ministres de gauche et de gauche ?
Nous le saurons bientôt.