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L'équilibre acido-basique

L'équilibre acido-basique sert à équilibrer la balance absorptions et éliminations. Sa fonction est l'absorption puis l'élimination des déchets accumulés par le corps. Le système acido-basique est constitué par des substances chimiques, qui ont un pouvoir tampon, c'est-à-dire la capacité d'absorber pour transformer des produits considérés comme des déchets. Ce billet est relativement technique, munissez-vous d'un bon dictionnaire anatomique et long !

L'équilibre acido-basique, févr. 2024Librement tiré d'une publication du docteur Elizabeth Sambian

Pour bien comprendre la régulation du système acido-basique il faut d'abord comprendre ce qu'est le ph, l'acidité et l'alcalinité.

Le ph, potentiel hydrogène, est l'unité de mesure du degré d'acidité, ou d'alcalinité d'une solution. On a l'habitude de considérer l'acide comme un donneur d'ions positifs, et la base comme un donneur d'ions négatifs. Retenons que les acides seront chargés positivement et les bases négativement. Le ph est représenté sous la forme d'une échelle de 0 à 14.

Par convention on parle, de 7 à 0, d'acidité croissante et, de 7 à 14 d'alcalinité croissante. Le ph égal à 7 marque la neutralité. Les liquides biologiques vont donc être par convention définis en fonction de leur ph. On parle de ph acide quand le ph est inférieur à 7, et de ph basique ou alcalin quand le ph est supérieur à 7.

Pour un milieu biologique donné, le ph doit rester constant. Le sang, par exemple, a un ph qui doit rester stable entre 7,36 et 7,42.

La dynamique acido-basique de la digestion

Chaque organe de l'appareil digestif fonctionne à son maximum dans une ambiance acido-basique qui lui est spécifique. Si pour une raison ou pour une autre, ce ph n'est pas respecté, ses conditions de fonctionnement et donc la digestion entière en sera affectée et perturbée.

Cependant, il peut exister de grands écarts individuels en fonction de situations ou de moments particuliers. Ainsi, le ph de l'estomac varie de 1,5 pendant la nuit à 5 en début de digestion.

Le duodénum, qui suit l'estomac, est plus alcalin afin de permettre aux glandes qui sécrètent des sucs digestifs de fonctionner. Ainsi les sécrétions pancréatiques ont un ph compris entre 7,5 et 8,2. La bile entre 7 et 7,5 et les sécrétions intestinales ont un ph à 8. Le rôle de ces sécrétions est de tamponner ou de neutraliser l'acidité du contenu gastrique et ce par la présence d'éléments basiques tels que les bicarbonates qui captent et neutralisent l'acidité présente sous forme d'ions hydrogène H+.

Au niveau du colon, le ph varie entre les limites normales de 4,5 et 7,5 chez l'adulte.

Et le sommeil dans tout ça ?

Le fonctionnement du corps humain est totalement différents de jour et de nuit. Tout comme nous sommes soumis à des cycles nycthéméraux, des phases de sécrétions hormonales, de sommeil, de veille, de repos, etc, qui sont très précis, nous sommes aussi soumis à des cycles de nettoyage et de métabolismes précis qui vont se dérouler pendant la nuit.

Les organes du nettoyage

L'organisme possède 3 organes majeurs de nettoyage, qui lui permettent de se débarrasser des déchets acides résultant de son fonctionnement : les reins, les poumons et le foie. Chacun d'eux est spécialisé dans l'élimination d'un type particulier d'acides. En effet, la structure chimique des acides est différente en fonction du type de nourriture dont ils sont issus.

Certains acides sont plus difficiles à éliminer, ils sont plus encombrants et souvent plus toxiques, aussi le rein sera chargé de les éliminer. Le rein est l'organe le plus à même de supprimer les grosses molécules gênantes en filtrant le sang. Le foie, par moments, aura dû lui-même transformer au préalable une partie de la substance pour que le rein puisse l'éliminer. Il en est ainsi pour l'ammoniaque, déchet ultime toxique des protéines dont il faut à tout prix se débarrasser.

Le poumon pourra, quant à lui, plus facilement éliminer des molécules volatiles, qui peuvent se dissoudre dans les tissus, tels que les gaz. LE poumon sera donc l'organe de prédilection  qui élimine l'acide carbonique, déchet de tous les métabolismes cellulaires, qui asphyxirait littéralement les cellules si le poumon ne fonctionnait pas.

Le rein est donc spécialisé dans l'élimination des acides forts et encombrants mais il a un petit rendement, alors que le poumon se charge d'évacuer les acides volatils en se servant de la respiration et donc sans beaucoup d'efforts, il est capable d'éliminer de plus grosses quantités de ces acides volatiles.

L'acidité tissulaire

Pour bien comprendre ce qui suit, il faut comprendre que l'organisme est un producteur d'acides. En temps normal, les acides sont assez facilement éliminés par les organes de nettoyage que sont le rein et le poumon. Pourtant, le corps souffre, parfois, d'un manque de vitamines ou d'oligo-éléments qui sont indispensables pour la dégradation de certaines substances jusqu'aux déchets élimnables. Dans ce cas, une accumulation de déchets acides anormale peut avoir lieu. Pour se protéger, le corps va alors stocker ces déchets dans le tissu conjonctif ou tissu de soutien.

Ce sont parfois les conditions de fonctionnement du corps qui ne lui permettent pas de se débarrasser de tous ses déchets et les acides en surnombre vont être stockés dans ce même tissu conjonctif, que l'on appelle le mésenchyme.

Le mésenchyme est constitué de substances fondamentales, plus de 15 litres en moyenne, et de diverses fibres comme le collagène ou la réticuline. Il contient également des cellules de différentes lignées, des capillaires sanguins et des terminaisons nerveuses.

Le rôle du mésenchyme

Ce tissu assure une bonne respiration des tissus, il apporte l'alimentation adaptée aux organes et élimine les déchets du métabolisme cellulaire. Cependant, sa fonction essentielle est une fonction de communication du fait même de sa structure moléculaire complexe pauvre en protéines et riches en mucopolysaccharides.

Le jour

Le jour, et à l'état normal, ces mucopolysaccharides vont produire une forme de solution dont le solvant est l'eau mais qui ne coule pas aussi facilement que l'eau à cause de la présence des mucopolysaccharides, c'est le sol. Si la concentration en acides métaboliques, fruit des mauvaises éliminations tissulaires, s'accumulent, cette substance va tout naturellement se transformer en un gel.

En fait, pendant la journée, la digestion des aliments fournit à l'organisme les acides aminés, les sucres, les acides organiques et les minéraux par le sang qui va se filtrer dans le foie. Celui-ci stocke, détoxifie, transforme et relance dans la circulation générale les éléments nutritifs. Les acides volatils seront rapidement éliminés par la respiration, alors que les acides non volatils seront éliminés par les reins. L'élimination par les reins est beaucoup plus longue et plus coûteuse pour l'organisme., les acides non éliminables seront alors stockés dans le mésenchyme afin de maintenir l'homéostasie, c'est-à-dire l'équilibre des ph du sang et des cellules.

La nuit

Cette accumulation d'acides a un prix pour l'organisme qui s'acquittera de sa dette essentiellement la nuit. La structure physique du mésenchyme risque de changer de sol en se transformant en gel plus rigide et beaucoup moins adapté à sa fonction de communication.

La nuit, l'arrivée des nutriments en provenance de la digestion des aliments cesse, et le jeûne physiologique s'installe. Il ne s'agit plus l'organisme de stocker mais bien d'éliminer.

Le mésenchyme va se nettoyer et éliminer tous les acides métaboliques accumulés pendant la journée. Les déchets seront d'abord, et en partie seulement, transformés par le foie avant d'être éliminés par le rein. Le mésenchyme devient alors le lieu d'une hydrolyse inflammatoire, c'est-à-dire d'une arrivée massive et rapide de cellules dues à l'inflammation que le sang contient. Ainsi donc, les processus de nettoyage et de type enzymatique vont pouvoir se mettre en marche, grâce entre autre, à la hyaluronidase, enzyme qui permet la libération d'acides métaboliques dans la circulation générale.

Chaque nuit le mésenchyme se nettoie et tend à nouveau vers son état de sol.

Ce processus ne se produit malheureusement pas toujours selon ce scénario idéal. Les habitudes culturelles, les "mauvaises habitudes", les habitudes socio-économiques font que les règles de base sont oubliées comme par exemple :

  • un repas trop copieux le soir
  • un sommeil trop court
  • l'habitude de fumer
  • l'habitude de boire de l'alcool
  • le café en excès
  • trop de graisses animales

Ces déséquilibres apparaissent également dans d'autre registres comme :

  • le travail posté la nuit
  • les maladies graves comme le cancer

Dans ces cas, l'accumulation en acides métaboliques dans le mésenchyme est trop importante par rapport au temps d'élimination de la nuit. Il faut alors suppléer les systèmes de nettoyage physiologiques par un nettoyage chimique mais naturel à bases de citrates.

L'acidité tissulaire et ses conséquences

L'acidité tissulaire et en particulier l'hyper-acidité du tissu mésenchymateux va déclencher un déséquilibre de la régulation du système végétatif qui règle tous les fonctionnements des divers organes du corps. L'hyper-acidité tissulaire chronique irrite et stimule le système orthosympathique, alors que les bases ou l'alcalinité stimule le système parasympathique.

Lorsque l'hyper-acidité se crée, les hormones adrénergiques sont sécrétées en excès, et si cet état se perpétue trop longtemps on peut assister à un épuisement des glandes surrénales, qui excrètent la cortisone endogènz et les différentes hormones catécholaminergiques, ayant comme conséquence un état de grande fatigue, et une hypertrophie de la perception douloureuse. C'est le cas dans les cancers ou les infections évoluées qui ont accumulé beaucoup de déchets et qui restent hyper-acides et donc trop sensibles à la douleur.

Les maladies chroniques portent également cette tendance à l'hyper-acidité ainsi que chez les personnes qui ont une cassure des rythmes biologiques.

Les signes cliniques sont d'ailleurs si fréquents et si communs que bien des médecins les ignorent, et ainsi le déséquilibre s'accroît vers une hyper-acidité majorée de jour en jour et de nuit en nuit.

Les cas particulier du fumeur

Chez le fumeur ces processus d'hyper-acidité sont encore majorés, car la nicotine a un effet excitant sur le système ortho-sympathique. Il accumule également plus de déchets métaboliques dans le mésenchyme, aggravant l'hyper-acidité.

Des études ont été menées par des scientifiques des université de Columbia et du Nebraska pour montrer l'impact positive de préparations alcalinisantes données à un groupe de fumeurs qui les rendaient plus aptes à se passer de leur drogue que les fumeurs non traités.

Le psychologue américain Schachter, de l'université de Columbia, a également montré un lien statistique entre l'acidité du ph des urines des fumeurs et leur consommation de nicotine. Ainsi, pour maintenir le taux de nicotine dans le sang stable, les gros fumeurs doivent fumer plus que les autres, leurs reins éliminant plus rapidement les acides contenus dans leur corps et la nicotine. L'inverse est vrai. Les fumeurs, porteurs de moins d'acidité tissulaire, peuvent fumer moins car ils éliminent plus lentement leur nicotine sanguine.

Les fumeurs traités par de la vitamine C et d'autre anti-oxydants ainsi que par des sels alcalinisants éprouvèrent beaucoup moins de symptôme de manque et se plaignirent moins du sevrage tabagique que ceux effectuant leur sevrage sans recevoir aucun traitement.

Comment rétablir son équilibre tissulaire ?

L'organisme en activité produit des acides métaboliques. Tout le monde a ressenti des crampes et des douleurs musculaires après un effort inhabituel ! Ces douleurs sont le fait de l'accumulation d'acide lactique, déchet du métabolisme du scure, dans le muscle. Il est alors conseillé de boire de l'eau et de manger des fruits et des légumes pleins de sels minéraux et de vitamines pour que le corps puisse se nettoyer et éliminer les déchets après l'effort.

L'alimentation

Rappelons cette maxime pleine de sagesse d'Hippocrate :

Que ton alimentation soit aussi ton médicament.

Le premier remède efficace étant l'alimentation, il est justifié d'en rappeler quelques règles de base. Je vous renvoie pour cela vers ce billet sur l'alimentation équilibrée.

 

Philippe Idlas

Auteur·rice : Philippe Idlas

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