La Santé Par Choix

Librement tiré de l'Institut Européen des Substances Végétales

La rhodiole a été utilisée dans la médecine traditionnelle russe et scandinave pendant des siècles. Les Vikings l'ont utilisé comme tonique, Les Inuits et la Lapons ont utilisé les feuilles aussi pour leurs effets stimulants. La médecine traditionnelle chinoise utilisait diverses préparations de cette plante pour augmnter les performances physiques, diminuer la fatigue, contre diverses infections.

La rhodiole est une plante très résistante qui pousse jusqu'à 4 000 mètres d'altitude. On la trouve dans les régions froides du monde comme l'Arctique, dans les hautes montagnes de l'Europe ou en Asie centrale et Amérique du nord. La partie souterraine, utilisée en thérapeutique, forme un rhizome avec des racines qui peut, en fonction de l'âge, atteindre une masse de plusieurs kilogrammes.

Parmi les 200 espèces de cette plante qui existent dans le monde, c’est en Chine et en Russie qu’on en cultive le plus, une vingtaine au total, pour leurs propriétés médicinales. Cette racine arctique pousse depuis toujours dans les contrées les plus hostiles de cette terre :

• dans la région de l’Altaï (Russie),
• dans les montagnes du Tianshan et sur l’Himalaya,
• en Sibérie,
• en Islande,
• au Groenland,
• en Alaska,
• dans les Rocheuses,
• dans les Alpes sur les pentes rocheuses ou les falaises.

Ses caractéristiques en font une plante adaptogène. Les Russes utilisent cette plante pour augmenter :

• leur capacité de concentration,
• leur endurance, leur résistance à l’effort,
• leur résistance au stress.

En médecine traditionnelle chinoise, cette plante est connue pour booster le Qi^[1], notre énergie vitale, le Souffle sans lequel aucune vie ne serait possible.

Les adaptogènes^[2]

Le mot adaptogène vient du latin "adaptare" qui signifie "ajuster" et du grec "genes" qui signifie "né de" ou "produit par". Ce terme a été créé en 1947 par le pharmacologiste russe Lazarev pour décrire l'effet inattendu d'une molécule pharmacologique. Durant des études expérimentales, cette molécule s'est avérée augmenter la résistance des organismes contre le stress. Lazarev a proposé une première définition de la notion d'adaptogène : "Agent qui permet à l'organisme de se défendre contre les agents de stress physiques, chimiques ou biologiques en générant un résistance non spécifique." En 1969, Brekhman et Dardymov ont proposé des critères permettant de qualifier une substance d'adaptogène. En 2009, les  chercheurs Panossian et Wikman apportent des notions supplémentaires et actualisées sur la définition d'adaptogène :

Les adaptogènes comprennent un groupe pharmacothérapeutique de préparations de plantes utilisées pour :

• Augmenter l'attention et l'endurance en cas de fatigue
• Prévenir/atténuer/diminuer les méfaits et désordres induits par le stress liés aux systèmes neuro-endocrinien et immunitaire

La rhodiole est une plante adaptogène. Ces plantes ont été capables de modifier leur constitution, leur organisme, face à des situations stressantes. Le stress étant généré ici par des conditions particulièrement rudes pour des végétaux : climat ingrat, manque de luminosité, d’eau ou d’oxygène.

Cultivée en plaine, elle sera dépourvue de tous ses principes actifs capables de renforcer l’organisme.

Selon Andrée Fauchère, la spécialiste de cette plante connue dans toute la Suisse^[3] :

Elle augmente la résistance de l’organisme face aux agressions : environnement, pollution, allergies, microbes,etc.

Mais cette racine arctique va encore un cran plus loin :

• elle contribue au bon fonctionnement du cerveau. Certaines méta-analyses démontrent que ses extraits stimulent nos facultés d’apprentissage et de mémorisation^[4],
• elle optimise nos ressources et maintient l’équilibre qui nous conserve en vie,
• elle apaise l’âme en apportant de la tranquillité.

Ses principes actifs

Les principes actifs de la plante se retrouvent dans les rhizomes qui mettent quatre ans à arriver à maturité. Ce sont les dérivés du phényléthanol, salidroside et p-tyrosol, les Phenylpropanoïdes, rosavine, rosine, rosarine, les Flavonoïdes, rodioline, rodionine, rodiosine, acétylerhodalgine, tricine, les Monoterpènes, rosiridol, rosaridine, les Tanins, catéchine, proanthocyanidines, les Triterpènes, daucostérolbétasitostérol, les Acides phénoliques, acide chlorogénique, acide hydroxycinnamique, acide gallique, les Composants volatils, géraniol (0,05%). Tous ont des propriétés antioxydantes.

On constate en effet que la prise d’extraits de cette plante chez des participants en bonne santé augmente les facultés antioxydantes de leur organisme, c’est-à-dire qu’on observe chez eux une diminution des radicaux libres^[5].

L’accumulation anormale de radicaux libres est l'une des causes reconnues du vieillissement de notre corps. C’est comme si tous les mécanismes de notre organisme fonctionnaient moins bien.

De plus, le stress oxydatif, généré par ces radicaux libres en excès, favoriserait également l’apparition de maladies telles que les maladies neurodégénératives, les cancers ou encore l’hypertension artérielle, l’obésité, le diabète ou la DMLA.

Dans une étude publiée en février 2019, des chercheurs chinois affirment que la consommation d’extraits de cette plante éviterait de subir de tels dégâts, grâce aux propriétés anti-oxydantes, anti-âge, anti-cancer et neuro-protectrices de la plante^[6].

Principales propriétés pharmacologiques

Activités sur le système nerveux central

Une étude clinique a mesuré l'effet de la rhodiole sur les performances mentales de jeunes médecins. Une augmentation significative des fonctions cognitives a été observée dans le groupe traité avec la palnte. Aucun effet secondaire n'a été rapporté.

Une étude in vitro démontre que le salidroside a un effet anti-apoptique^[7] sur des cellules neuronales.

L'équipe de Van Diermen a montré in vitro que la rhodiole empêche la dégradation des neurotransmetteurs, sérotonine, noradrénaline. L'effet de la rhodiole a été testé dans une étude clinique en double aveugle versus placebo chez des patients avec une dépression légère à modérée avec épisode récurrents. Les résultats indiquent qu'après 6 semaines de traitement avec l'extrait de rhodiole, il y a une amélioration significative notamment de la dépression globale, de l'insomnie.

Un extrait de rhodiole a été administré chez des souris 1 heure avant de les soumettre au test du champ ouvert, modèle expérimental anxiogène pour l'animal. Les résultats ont confirmé que la rhodiole a une activité anxiolitique efficace.

Amélioration des performances physiques

Une étude clinique en double aveugle versus placebo sur de jeunes volontaires démontre que la prise d'extraits standardisés de Rhosiola Rosea augmente l'endurance.

L'équipe d'Olsson a réalisé une étude clinique sur 60 personnes avec syndrome de fatigue sû à un stress chronique. Chez les patients ayant reçu un traitement avec un extrait de rhodiole pendant 28 jours, on observe une diminution significative de leur production de cortisol salivaire, mesure du stress, et une amélioration de l'endurance et de la concentration.

Action endocrinienne

Au cours d'une étude sans groupe placebo, des chercheurs russes ont rapporté que la rhodiole avait eu pour effet de faire réapparaître des menstruactions normales chez 25 sur 40 femmes souffrant d'aménorrhée. Les règles sont revenues aubout de 2 à 8 semaines de traitement et, par la suite, une grossesse est survenue chez 11 des femmes.

Action anti-cancéreuse, anti-mutagènique

In vitro, des études indiquent que le salidroside inhibe la croissance cellulaire de différentes lignées cellulaires humaine de façon dose et temps dépendante.

Action hépatique

La rhodiole produit un effet hépato-protecteur se manifestant par la normalisation de l'activité de l'aspartate-aminotransférase (ASAT) et de la phosphatase alcaline et ramène à des valeurs normales l'urée et la bilirubine. La rhodiole réduit également l'activité de l'alanine-aminotransférase (ALAT) et de la glutathion-S-transférase dans le plasma des rats dans le modèle hépatique toxique.

La rhodiole ne présente pas de toxicité. La rhodiole est contre-indiquée chez la femme enceinte en l'absence de données toxicologiques, et chez les personnes bipolaires qui ont tendance à développer des épisodes maniaques lors de la prise d'antidépresseurs ou de stimulants. En dehors d'une possibilité d'agitation et d'irritabilité lors de l'administration d'une dose inappropriée de rhodiole, aucun effet secondaire n'a été observé cliniquement. Aucune interactions médicamenteuses connues à ce jour.