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Les lois essentielles

Sur le plan métabolique et sur le plan nerveux, toute fonction indispensable à la survie de l'être humain doit pouvoir être assurée à chaque instant quelles que soient les circonstances. La survie devient alors synonyme d'inconscient pour que les fonctions les plus essentielles à la vie/survie puissent s'éxecuter sans notre intervention consciente.

lois-essentielles, avr. 2022Librement tiré de ma formation de praticien professionnel en kinésiologie

Dans notre physiologie humaine, les voies nerveuses sont à double sens. Le système nerveux central se doit de préserver le milieu intérieur et laisse le système nerveux périphérique s'autonomiser pour permettre aux viscères de fonctionner adéquatement, et, dans le même temps, par d'autres voies nerveuses, il va contrôler les mouvements volontaires du corps pour mieux appréhender l'environnement extérieur. Ainsi, plutôt que dépendance et supériorité d'un système sur l'autre, il y a coopération pour préserver la vie sous toutes ces formes.

Ces nécessités de la vie végétative se manifesteront au niveau conscient sous forme de diverses pulsions : respirer, boire, manger, copuler.

Il n'est pas de survie possible sans l'inspir de la naissance et immédiatement après vient le besoin de nourriture. Dans l'impossibilité de se mouvoir seul, le nourrisson, dépendant de sa mère (fonction qui peut être tenue par son père ou un adulte aimant), n'est capable que de succion, de déglutition et de ce qui en est le corollaire : l'élimination.

Son indépendance s'exprimera grâce à la position érigée dont la tête est le point de départ, le placement du pied au sol, l'aboutissement. L'enfant peut alors se déplacer librement pour aller chercher sa nourriture.

Longtemps après, le rendez-vous entre maturité physique, psychique et sexuelle permettra à l'être humain de faire face à ses obligations vis-à-vis de l'espèce, c'est-à-dire se reproduire.

Ainsi, sur le plan somatique, la chronologie des hégémonies sera la suivante :

  • fonction de respiration
  • fonction de nutrition
  • fonction de locomotion
  • fonction de reproduction

Au delà de ces quatres fonctions hégémoniques, constitutives de notre physiologie et de l'héritage biologique de notre espèce, existent des lois naturelles qui sont constitutives à des degrés moindres (mais quand même) de notre condition d'être humain. Ces lois trancendent le religieux, le culturel. De ces lois, les sages, les penseurs, les philosophes ont su tirer des principes qui peuvent nous permettre de vivre une vie d'éveil.

Mais, revenons-en aux deux lois essentielles qui constituent notre héritage commun, notre inconscient collectif jungien. Quelles sont-elles ? Nous en avons plus ou moins conscience car elles nous habitent et sont directement impliquées dans la structure la plus intime de notre être, de notre cerveau même. Ces deux lois sont la loi du moindre effort et la loi de la non douleur.

La loi du moindre effort

Toute notre physiologie est régie par cette loi.

L'étude de la fonction statique, qui englobe par extension toutes nos grandes fonctions musculaires, permet l'illustration de ce super principe d'économie qui préside à notre physiologie et qui permet la parfaite coexistence entre stabilité et mobilité.

Cette loi, après l'élément essentiel que constitue la potentiel génétique initial, est l'indispensable garant de la durée du système.

La loi de la non douleur

L'aspect inéluctable de notre devenir ne doit pas nous faire oublier que notre mort devrait toujours intervenir tardivement et être bienheureuse. Mais l'individu étant agressé de multiples façons, cette mort bienheureuse ne peut être que l'apanage de l'homme psychiquement et physiologiquement bien équilibré, voire du sage.

Pourtant, malgré l'importance de ces agressions, la vie demeure souvent possible, témoignage des innombrables possibilités de lutte et d'adaptation de l'être humain à tous les âges. Ces défenses chargées de notre conservation ont pour objet la protection des fonctions essentielles.

Ce sont par exemple :

La vie est une réaction face au néant

La vie est une réaction face au néant sous forme d'énergie et de pulsions, de potentiel énergétique. Pour être entretenu, ce patrimoine implique la notion d'échange avec le milieu. La race humaine évolue ainsi en fonction de cette bipolarisation de base entre l'élan vital et la crainte de la mort.

Les fonctions essentielles qui vont permettre à la race humaine d'évoluer sont ces quatre fonctions hégémoniques et par extension les lois et principes qui en découlent.

Pour prolonger cette réflexion sur les lois hégémoniques et leurs corollaires, il me semble nécessaire d'introduire ici les quelques principes suivants si vous êtes, comme je le suis moi-même, intéressés à fonder la recherche de bien-être sur un ensemble cohérent de principes.

Le principe cosmologique

Ce sont des considérations philosophiques puis religieuses qui participent de ce principe qui se trouvera confirmer par la théorie de la relativité restreinte d'Albert Einstein et par l'observation très précise du rayonnement fossile qui baigne tout l'univers. Que nous dit ce principe ainsi présenté par Nicolas de Cues (1401-1464), cardinal allemand ?

La fabrique de l'univers a son centre partout et sa circonférence nulle part.

L'astrophysicien Trinh Xuan Thuan (1948-) dans son livre Vertige du Cosmos l'explique ainsi : "Aucun lieu (dans l'univers) n'était spécial et parce qu'il existait une infinité de centres, l'idée d'un point central particulier n'avait pas de sens". Ainsi la vision géocentrique de l'univers autour de la Terre  fut petit à petit remise en cause au fil des millénaires.

Le principe anthropique

En réaction à ce qu'a dit Jacques Monod (1910-1976), prix Nobel de médecine 1965, Brandon Carter (1942-) a énoncé ce principe de la façon suivante :

L'univers se trouve avoir, très exactement, les propriétés requises pour engendrer un être capable de conscience et d'intelligence.

Ce principe a été repris et reformulé ainsi par le physicien anglo-américain Freeman Dyson (1923-2020) :

L'univers savait quelque part que l'homme (et la femme) allait venir.

Ces principes sont très anthropocentrés. Trinh Xuan Thuan préfère le nommer principe de la conscience et le reformuler de la façon suivante :

L'univers se trouve avoir, depuis les temps les plus reculés accessibles à notre exploration, les propriétés requises pour amener la matière à devenir consciente.

Le principe panthéiste

Dieu est la Nature même, l'univers. Ce principe formulé par de nombreux penseurs a été résumé par Albert Einstein de la façon suivante :

Il me semble que l'idée d'un Dieu à forme humaine est un concept que je ne peux prendre au sérieux [...] Mes vues sont proches de Spinoza : admiration de la beauté et croyance en la simplicité logique de l'ordre et de l'harmonie que nous ne pouvons saisir qu'humblement et imparfaitement.

Le principe d'économie appelé "rasoir d'Occam"

Ce principe élaboré par le théologien et philosophe Guillaume d'Occam (1285-1347) consiste à :

Éliminer systématiquement toutes les hypothèses qui ne sont pas nécessaires à l'explication d'un fait et préconise qu'une explication simple d'un phénomène a plus de chances d'être vraie qu'une explication compliquée.

Le principe biomécanique

L'être humain, de part son tempérament, sera responsable de la manifestation des symptômes, du comportement ou de l'expression de la pathologie. L'importance du blocage n'est pas directement proportionnelle à ce qui est manifesté ou exprimé.

Le principe de conscience humaine

Si l'être humain a le choix, il choisit le meilleur.

Le principe d'équilibre

La recherche de l'équilibre est inscrite dans notre anatomie. Le centre de gravité du corps est le point de convergence des trois plans qui structurent le corps humain ; le plan sagittal (gauche/droite), la plan frontal (avant/arrière), le plan transverse (haut/bas). Pour les japonais, ce point est localisé au niveau du nombril. Pour les taoïstes chinois, le tantien est localisé à trois travers de doigt en dessous du nombril.

Le principe ostéopathique

La verticalité parle de l'être, de la relation au principe (le soi), de la parole, du projet. L'horizontalité parle du faire, de la relation au principal (au moi), de l'action, de l'ici et maintenant. La convergence des deux axes parlent de la relation à l'autre (au toi), de la réalisation.

Le principe psychologique

C'est lorsqu'on ne veut plus une chose que cette chose peut arriver. C'est cela le lâcher prise.

Il y a donc des lois essentielles et des principes qui réglent et qui interagissent avec nos vies. Dans cet Univers, que la langue des oiseaux nous enseigne à transcrire en "unis vers" , c'est l'Espace-Temps qui règlent les lois de la physique. Et elles sont nombreuses. Nous sommes donc des êtres de temporalité. Elles s'expriment au travers de cycles.

Le principe cyclique

Notre vie est régit par les cycles. Le cycle des saisons, le cycle lunaire, le cycle solaire, les cycles astronomiques et astrologiques, le cycle circadien, les cycles internes qui régissent nos fonctions biologiques, le cycle septennaire avec ces âges : l'âge de raison à 7 ans, l'adolescence à 14 ans, la majorité à 21 ans, ... Tous ces cycles sont des rendez-vous avec ces autres nous-mêmes.

Avant de clôturer ce long billet par une introduction succincte du Tao, je voudrais également présenter certains principes qui m'ont été enseignés lors d'une formation sur le magnétisme. Ainsi, sans le savoir, de nombreux principes répondant à leurs propres lois s'offrent à nous comme autant de bornes sur le chemin de nos vies. Le magnétisme animal ou mesmérisme s'inscrit profondément dans notre culture occidentale et à influencer le développement de la médecine, de la psychologie et de la parapsychologie. Voici quelques-uns des principes qui sont à l'oeuvre dans le magnétisme.

Le principe de mentalisme

Tout est esprit.

Toute la réalité substantielle, phénoménales, la matière, l'énergie, tout ce qui nous est révélé par nos sens EST esprit.

Le principe de correspondance

Ce qui est en haut et comme ce qui est en bas, ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.

Tout est donc question de degré, de hauteur, de distance.

Le principe de vibration

Rien ne repose, tout remue, tout bouge.

Les différentes manifestations de la matière, de l'énergie, de l'âme, et même de l'Esprit sont les conséquences d'une proportion inégale de vibrations.

Le principe de polarité

Tout est double. Les pôles opposés ont une nature identique mais des degrés différents.

Les opposés sont en réalité une seule et même chose.

Le principe du rythme

Tout s'écoule au dedans et au dehors.

Les choses ne durent qu'un certain temps. L'évolution des choses obéit à un rythme qui lui est propre. La maîtrise de ce principe passe par la maîtrise de la loi de neutralisation.

Le principe de cause et d'effet

Toute cause a son effet, tout effet a sa cause.

Il y a de nombreux plans de causalité. S'élever, s'éveiller, s'éduquer, acquérir de la sagesse, c'est passer du côté de la cause. Ce principe trouve sa négation dans la synchronicité qui relie deux phénomènes n'ont pas par une relation de cause à effet mais par une relation de sens. L'une des grandes découvertes de Carl Gustav Jung.

Le principe du genre

Il y a un genre en toute chose.

Toute chose est à la fois masculin et féminin. Ce principe agit pour créer et régénérer.

Symbole Yin/Yang, mai 2022Enfin, je terminerai ce premier survol des lois essentielles en évoquant les principes du Tao dont les premiers vestiges remontent aussi loin que le néolithique soit plus de 25 siècles avant Jésus Christ. Le Tao se manifeste dans le Taï Chi dont le symbole[1] illustre comment les forces yin/yang s'interpénètrent, co-existent, se complètent.

Le Tao naît du vide cosmique, un vide plein de potentialités qui se matérialisent par l'organisation infinie des forces que sont le Yin/Yang. Chaque humain reçoit à sa naissance une combinaison unique des ces forces ce qui fait de chacun de nous des êtres uniques. Nous retrouvons cette organisation dans la connaissance que nous avons acquise du fonctionnement des cellules grâce à l'ADN et l'ARN.

Le tao ou principe originel ou énergie primordiale ou énergie cosmique

Deux principes constituent le Tao :

  • Le Non Être ou Vide. Ce principe active notre capacité à être disponible, détaché de tout désir, de tout besoin, pour revenir à soi-même. Il s'agit de laisser venir le vide pour parvenir à la simplicité originelle.
  • Le Non Agir. À l'image de ce qui se passe dans la Nature où tout s'engendre sans intervention, le sage atteint la liberté en épousant le mouvement naturel de l'univers. Le Non Agir, c'est agir sans attente de résultat en mettant en œuvre ce qui est juste nécessaire.

De ces principes fondamentaux, les maîtres du Tao [2] en ont, au cours du temps, développés d'autres :

Note(s)

  1. ^ Pour en savoir plus sur ce symbole, https://www.chinesefortunecalendar.com/yinyang.htm
  2. ^ Le taoïsme yogique, religieux et magique de l'Empereur Jaune et ses trois jeunes immortelles, le taoïsme mystique et philosophique de Lao-tse, Ynahg Chu, Chuang-tse et Lieh-tse, les alchimistes yogiques tels que Ko Hung, Weï Po-yang, le maître céleste Chang Tao-Ling.
  3. ^ Le Livre de l'Equilibre et de l'Harmonie, recueil de sciences taoïstes compilé pendant la dynastie des Yuan (1279-1368).
Philippe Idlas

Auteur·rice : Philippe Idlas

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