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Remèdes ayurvédiques et médecines

L'ayurveda est une forme de médecine traditionnelle non conventionnelle originaire de l'Inde mais également pratiquée dans d'autres parties du monde, notamment en Occident, les institutions académiques indiennes et les industriels fabricant les remèdes liées aux médecines traditionnelles ayant contribué à lui donner une visibilité internationale.

Les remèdes ayurvédiques peuvent-ils s'exporter ?, janv. 2024Librement tiré de Plantes & santé, numéro 166, mars 2016

Depuis maintenant une vingtaine d'année, l'ayurvéda s'est imposé en Occident, ce néologisme si ancien, si pratique et qui peut être interprêté comme bon nous semble selon nos aspirations les plus rationnelles et les moins réalistes, pardon pour cette digression, en Occident donc, comme une médecine alternative populaire. Elle a été reconnue comme une des trois médecines traditionnelles majeures par l'OMS, aux côté de la naturopathie et de la médecine traditionnelle chinoise.

En France, l'ayurvéda est représenté par l'association des professionnels formés et certifiés, où vous trouverez la liste des thérapeutes, stages et mlieux de formation, et, par le centre Tapovan, Open University Yoga et Ayurvéda, à Paris et en Normandie.

Pour ceux qui veulent expérimenter la médecine ayurvédique, de nombreuses possibilités existent en Inde. Les hôpitaux, près de 2 500, et dispensaires, près de 22 000, les plus traditionnels côtoient les lieux de retraites et de soins plus branchés pour des soins associant souvent diète, massages et pratique du yoga. Le ministère de la santé en recommande certains. On retiendra notamment pour les sérieux et leur confort :

En France, la pratique se développe et l'on accède plus facilement aux remèdes issus des 3 000 espèces végétales de la Materia medica ayurvédique. Cependant, cette mondialisation met en évidence deux écueils essentiels qui doivent nous interroger sur la réalité d'une occidentalisation des médecines traditionnelles pour des raisons qui reposent, pour beaucoup, sur des enjeux économiques et financiers et de contrôle des populations : la pression écologique sur les ressources et la pertinence d'un modèle hybride entre des principes philosophiques centrés sur l'individualisation des remèdes par la multiplicité des formes galéniques et des modes de porudction d'un côté et de l'autre par la fabrication généralisée et standardisée de médicaments à la forme galénique unique répondant aux exigences de la science médicale mise au service de la prodution de médicaments.

En d'autres termes, la médecine est-elle une science ou un art ? La médecine occidentale s'est depuis longtemps orientée vers une approche scientifique, voire scientiste, qui ne cesse de montrer ses limites sans pour autant vouloir en changer les tenants et les aboutissants. Il me semble que les médecines traditionnelles sont, elles, compètement ancrées dans une approche holistique, individuelle, s'apparentant donc plus à une art qu'à une science.

Trois mélanges à connaître

Triphala, 3 fruits

Combinaison déshydratée de petits fruits karitaki, Terminalia chebula, bahera, Terminalia belerica, et amla, amblica officinalis, triphala est un tonique intestinal riche en tanins, un anti-inflammatoire et un équilibrant contre les ballonnements, constipations, intolérances alimentaires.

Trikatu, 3 amers

Combinaison de poivre long indien, Piper longum, gingembre, Zingiber officinale, et poivre noir, Piper nigrum, trikatu est une formule réchauffante qui augmente le feu digestif, Agni, et élimine les toxines, ama.

Trikulu, 3 parfums

Combinaison de cardamome, Eletteria cardamomum, de bambou, Cinnamomum arundinaria, et de clou de girofle, Eugenia caryophillus, trikulu est orienté vers les problèmes cardio-vasculaires comme le cholestérol, les triglycérides.

Prenons un exemple concret

Tout d'abord, dans la tradition indienne, la phytothérapie est inséparable d'autres techniques comme le yoga, l'exercice, la diète, les techniques respiratoires ou les pratiques de méditation. C'est l'approche holistique de la médecine traditionnelle qui déborde, et de très loin, l'approche occidentale reposant sur la codification des maladies à laquelle est associéz les symptômes et les médicaments.

Ensuite, les industriels ont reformulé, simplifié, standardisé leurs remèdes pour répondre aux exigences des modes opératoires et des agences gouvernementales en matière de règlementations. Au tulsi, basilic tropical, les indiens préfèreront souvent le Panchatulsi, un mélange de 5 variétés différentes de tulsi aux propriétés complémentaires.

Enfin, l'efficacité des remèdes traditionnels est également très liée à leurs modes de préparation. Ceux-ci peuvent différer selon les déséquilibres de la personne et l'harmonie entre ses trois principes vitaux ou doshas que sont vata, pita, kapha. Les recettes ont été élaborées sur des millénaires, combinées à des traditions régionales et orales distinctes, et recouvrent finalement une grande diversité de formules. Un remède aussi simple que le triphala, par exemple, existe sous la forme de plusieurs milliers de recettes différentes en terme de concentration, de modèle d'extraction, de solvants, etc.

Ainsi, la standardisation des recettes et des formes galéniques exigées par les agences occidentales du médicament viennent appauvrir ce qui est normalement pratiqué en Inde dans le cadre de la médecine ayurvédique qui, de plus, donne une place primordiale aux principes vitaux et aux propriétés sensibles des plantes là où la médecine occidentale évoque les principes actifs de la plante.

Un modèle hybride est-il possible ?

C'est la fameuse quadrature du cercle ! Est-il possible de faire rentrer dans un même remède les contraintes des multi-nationales du médicament et la philosophie ayurvédique ? Ma position de principe est que cela n'est pas plus réaliste que de vouloir réformer le capitalisme ou vouloir planifier une croissance infinie dans un monde fini. Je pense, et j'espère, que la médecine ayurvédique va continer à être pratiquée selon les principes qui la fondent pour le plus grand bien des patients. Je pense que l'OMS mettra tous les moyens considérables mis à sa disposition par les états membres et les contributeurs privés comme la fondation Bill Gates, deuxième plus gros financeur derrière l'Allemagne mais devant les Etats-Unis d'Amérique ! pour imposer ses normes et ses choix. Il en résultera une nouvelle médecine ayurvédique mondialisée qui je l'espère ne supplantera pas la médecine ayurvédique traditionnelle.

Philippe Idlas

Auteur·rice : Philippe Idlas

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