La souffrance des soignants
Publié le mardi 26 avril 2022, 10h41 - modifié le 26/03/24 - L'art de guérir - Lien permanent
- Article
- |
- Commentaires (0)
- |
- Annexes (0)
Les soignants sont particulèrement exposés au risque de suicide. C'est ce qu'une enquête de 2010 a encore confirmé. Elle s'est adressée aux étudiants en médecine, aux chefs de clinique et aux assistants. Près de 22 000 d'entre eux ont répondu au questionnaire mis en ligne.
C. Cohidon, B. Geoffrey-Perez, A. Fouquet, et coll. dans Institut de veille sanitaire, avril 2010 - S. Martos dans le Quotidien du médecin, 13 juin 2017.
Cette étude établit un diagnostic sans en chercher les causes. Les causes nous les connaissons : casse du service public, non remplacement (1 sur 2) des fonctionnaires partant à la retraite, contractualisation des nouveaux embauchés, revendications syndicales non accordées depuis de très nombreuses années, privatisation des espaces et des consciences par la taxation à l'activité qui place le soin sous le joug des contrôleurs de gestion, fermeture des services, fermetures des hôpitaux pour des raisons de rentabilité, fermeture des maternités. La liste est longue et n'est pas exhaustive tant ces maux rongent non seulement l'hôpital mais également l'éducation nationale, la police, la gendarmerie, la justice, les services sociaux. Les gouvernements successifs, tous libéraux, n'ont de cesse que de pourrir la vie des gens pour le seul bénéfice des quelques-uns qui peuvent encore se permettre de tout payer tout en continuant à bénéficier de l'état providence.
Résultat
Près d'un tiers des étudiants en médecine et des jeunes médecins ayant répondu ont nourri des idées suicidaires en lien avec l'exercice de la profession à l'hôpital. Sont avancés comme facteurs de risque :
- les violences psychologiques,
- le manque de soutien,
- le non-respect de la législation régulant le temps de travail,
- la faillite du suivi par la médecine du travail,
- et, pour les femmes enceintes, la difficulté d'obtenir un emploi du temps adapté.