Ceci n'est pas une crise sanitaire
Publié le vendredi 18 mars 2022, 9h44 - modifié le 06/12/23 - Santé publique - Lien permanent
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Il ne m'était pas possible de ne pas évoquer l'état d'urgence sanitaire. Ainsi, nous vivons dans un temps suspendu, démarré le 7 mars 2020 et temporairement clot le 14 mars 2022. Ce nouvel état d'urgence, venu s'ajouter à l'autre état d'urgence, régime d'exception, rentré dans le droit commun sous la législature précédente, est-il réellement nécessaire ? Est-ce la preuve de l'accomplissement d'une société responsable ou l'aveu non formulé que l'autoritarisme prévaut désormais sur les processus démocratiques ?
A-t-il atteint ses objectifs si tant est qu'il en ait eus ? Nous sommes en droit de nous questionner. La République et la démocratie peuvent-elles être mises entre parenthèses pour des raisons sanitaires ? Ne devraient-elles pas être, au contraire, dans leurs organisations mêmes, les meilleurs remparts contre les aléas politiques, sociétaux, environnementaux ou sanitaires ? La réalité que nous a fait vivre la présidence française (le gouvernement c'est la présidence maintenant) nous a montré que non.
Magritte a peint cette œuvre magistrale en 1929. Comme surréaliste et peintre figuratif de la pensée abstraite, il a utilisé les objets du quotidien pour ne pas nous perdre et nous interroger sur leur pertinence dans leur rapport avec le langage et leurs effets sur nos représentations.
Et si nous nous interrogions de la même façon sur cette crise sanitaire.
En est-elle réellement une ? C'est le point de départ. Est-ce une zoonose ? Est-ce une pandémie ou une succession d'épidémies, une syndémie ? Les mesures prises ont-elles été en adéquation avec le niveau d'alerte et de vigilance requis par ce type de virus ?
Quels rôles ont joué les médias de masse (presse, audiovisuel) et les réseaux sociaux dans l'accompagnement de cette crise ? Quels impacts les mesures prises ont-elles eues sur la population générale, sur les professionnels de santé et les professions nouvellement réglementées, sur les emmerdeurs (selon les propres mots du président), sur l'économie, sur l'organisation de l'état, sur l'état social ? Et sur l'épidémie elle-même.
L'espérance de vie de la population française a-t-elle été impactée par cette épidémie ?
Les pics des décès en mars et octobre 2020 (les seuls vraiment détectables) sont-ils réellement explicables par les seuls malades du Covid ou peuvent-ils être également imputés au confinement, à la non prise en charge des autres maladies, au refus de soin des médecins libéraux répondant ainsi aux ordres d'un gouvernement agissant dans la précipitation, la confusion et l'amateurisme ?
La société dans son ensemble a-t-elle évoluée vers plus de justice selon les vœux du président français ?
Les déserts médicaux ont-ils disparus ?
Les disparités d'espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres se sont-elles réduites ?
La terrible formule du "quoi qu'il en coûte" ne s'est-elle pas, une fois de plus, retourné contre ceux là-mêmes qui ont pu croire qu'un état libéral et profondément inégalitaire pouvait, ne serait-ce qu'une seule fois, s'intéresser au peuple des travailleur.e.s. et ne pas finalement leur faire payer, par le remboursement de la dette, ce que cela a vraiment coûté.