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Le phénomène du stress

Les travaux de Hans Selye (1907-1982) ont permis de mieux comprendre le stress. C'est lui le premier qui a utilisé ce mot en 1936 pour désigner ce qu'il avait découvert sur ce qui était connu alors comme le 'General Adaptation Syndrome'. Il détourne alors le terme anglais de 'distress' (détresse) et crée le néologisme stress.

le-phenomene-du-stress, avr. 2022

Hans Selye[1] disait :

"Chacun est soumis au stress, chacun en parle, et pourtant très peu ont pris jusqu'à maintenant la peine de tenter de savoir ce qu'est vraiment le stress au sens propre du terme."

Le stress est un moment pendant lequel l'organisme s'autorégule pour s'adapter à l'environnement[2]. Le stress recouvre alors la cause et l'effet. La réaction est spécifique et dépend de la nature du stress. Par exemple, s'il faut chaud, j'ouvre la fenêtre ou je me découvre, s'il y a trop de bruit, je mets des bouchons ou je quitte la pièce ou j'agis sur la source du bruit.

Une autre définition met l'accent sur la réponse physiologique du corps. Le stress est alors défini comme une réponse non spécifique du corps à une demande d'adaptation qui dépend de quatre critères :

  • le contrôle
  • l'imprévisibilité,
  • la nouveauté,
  • l'égo menacé

abrégé en CINÉ. Cette réaction est donc une réponse non spécifique à une physiologie d'alerte. Elle entraîne l'hypertrophie des surrénales pour déstocker les réserves d'énergie, l'atrophie du thymus pour inhiber le système immunitaire, l'accélération du rythme cardiaque et la mise au repos ou en activité par le système nerveux végétatif de certains organes.

Le stress est ainsi caractérisé par un syndrome spécifique, comme fatigue, énervement, infections, etc, et déclenché par des impulsions, les facteurs de stress, non spécifiques : blessures, manque de sommeil récurrent, problèmes familiaux. Les facteurs de stress ont des influences d'origine physique ou psychique auxquelles l'organisme n'est pas suffisamment adapté. Ils mènent ainsi à un dérangement du "steady state" de l'organisme.

Le stress dans la mythologie

Dans la mythologie, le stress est associé au mythe du Talon d'Achille, tombeur de la ville de Troie. Le talon d'Achille [3] fait référence au tendon du même nom qui nous permet de tenir debout. Rester debout est la condition nécessaire pour faire face au danger ; combattre ou fuir.

Les stress, inhibiteur d'apprentissage

Le stress est un inhibiteur de l'apprentissage car :

  • L'œil dominant reste en périphérie pour guetter le danger. Ainsi, pendant les phases de lecture (livre ou tableau), d'écriture, d'écoute attentive pour comprendre, l'apprentissage devient difficile voire impossible selon le niveau de stress.
  • L'hémisphère non dominant fonctionne à hauteur de 20%.
  • Le cortex frontal n'est pas actif, l'apprenti ne peut donc ni décider, ni trouver de nouvelles solutions aux directives et problématiques soulevées par l'apprentissage.
  • Le système nerveux autonome déclenche la production d'une hormone, le cortisol [4], pour donner plus d'énergie au corps, sous forme de sucres, en redistribuant les graisses sous-cutanées et des hanches ce qui entraîne la dépression du système immunitaire.

Le stress aujourd'hui

Nos problèmes sont dans l'ensemble très complexes. Nous sommes pris de découragement et n'essayons même plus de comprendre le tableau général de la vie. Nos têtes chancellent tant elles sont pleines d'information venant de toutes parts. Ces informations, sous forme numérique, virtuelle, nous atteignent là où nous sommes, en tout temps et en tout lieu, sans interruption. Se déconnecter devient une nouvelle frontière à atteindre et dépasser tant cette sur-sollicitation nous coupe de notre cœur, de notre conscience.

Cette profusion d'information dont nous sommes la cible peut entraîner la dissociation corps/esprit si nous n'y prenons garde et cherchons par tous les moyens à tout assimiler. L'esprit ne pouvant suivre la cadence va ignorer les signaux envoyés par le corps, qui, coupait du feedback corporel ne peut valider les différents scénarios faisant ainsi grandir l'incertitude, et le ... stress. Le cercle est vicieux et très efficace.

Le stress est utile

Le stress est utile lorsqu'il s'agit de se mobiliser quand la vie elle-même est en jeu. Le réflexe de Moro qui apparaît chez le foetus à l'âge de trente semaines et persiste jusqu'à cinq mois après la naissance en est un bon exemple. C'est le réflexe archaïque que le foetus reçoit pour survivre à une situation menaçante. Il s'exprime par l'ouverture soudaine de ses jambes, bras et doigts en réponse à une situation désagréable comme un bruit fort, une posture inconfortable, la présence d'un mouvement trop soudain par exemple. Ce réflexe est le premier schéma de stress.

Le stress n'est pas le problème

En situtation de stress, un humain se retrouve soit dans un contexte contrôlable, soit dans un contexte incontrôlable. On pourrait croire qu'il est toujours préférable de se retrouver dans un contexte contrôlable ! Bon, la chute vous la devinez.

Non.

Sous l'effet de certaines hormones lâchées en présence de stress dont le fameux cortisol, le cerveau, dans un contexte incontrôlable PEUT CHANGER. Il se restructure. Sous cet angle, le stress, dans les situations incontrôlables, nous offre une chance à saisir pour développer de nouvelles stratégies.

Le stress est un signal

Le stress est un signal que quelque chose doit changer dans notre environnement. Il est donc primordial de comprendre ce qu'est le stress et ne pas chercher à toujours le combattre.

Le stress est aussi une chance qui nous est donnée de créer de nouveaux comportements et de changer nos mauvaises habitudes.

Le stress nous indique que notre corps/esprit, particulièrement le mental,  est en surchauffe. Le mental surchauffe comme un moteur s'emballe si le conducteur continue d'accélérer malgré les alertes. Le mental est cette partie de nous qui recherche toujours plus de concepts, plus de pensées, plus dé désirs. Pour le mental, la solution  est souvent plus de la même chose...

Le stress est un processus physiologique complexe

qui active l'amygdale[5], alerte l'hypothalamus[6] qui, à son tour, produit des hormones en direction de l'hypophyse qui sécrète en cascade des hormones dans la circulation sanguine qui vont exercer leurs actions spécifiques sur des systèmes, des organes, des cellules cibles.

Les modifications physiologiques induites par le stress

D'après Kelly (2001), l'exposition d'un individu ou d'un animal à une période de stress produit des modifications caractéristiques au niveau de plusieurs hormones et paramètres associés avec le système nerveux central et l'axe hypothalamo-hypophysaire. En cas de stress prolongé, le corps va se trouver dans une phase de résistance. Cette phase de traduit par une augmentation du cortisol et une diminution du rétro-contrôle négatif de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS). Au niveau du système nerveux central, on constate notamment une déplétion en neurotransmetteurs, comme la dopamine et la noradrénaline, et une augmentation rapide du taux de beta-endorphines.

La kinésiologie

La kinésiologie s'intéresse avant tout, comme nombre de thérapie holistique, au seuil des capacités réparatrices du corps. Ce seuil peut évidemment évoluer. A un instant T, il est cependant fixe. Ce seuil est déterminé par l'ensemble des événements qui vont soit favoriser l'état de santé, soit favoriser l'état de maladie. En situation d'alerte, le corps puise dans ces ressources pour faire face à la situation. Cela vient diminuer, certes de façon temporaire, notre état de santé. C'est l'accumulation, la répétition de ces situations stressantes qui pose problème. La fameuse petit goutte qui fait déborder le vase.

L'objectif étant de ne jamais atteindre le seuil des capacités réparatrices du corps pour ne pas tomber malade, la kinésiologie par l'ensemble des outils et méthodes de rééquilibration énergétique permet de remonter l'état de santé général au delà de ce seuil.

Note(s)

  1. ^ Hans Selye (1907-1982) est le fondateur et le directeur de l'Institut de médecine et de chirurgie expérimentale de l'université de Montréal et un pionnier des études sur le stress.
  2. ^ En 1860, Claude Bernard (1813-1878), médecin et physiologiste, définit le milieu intérieur qui deviendra plus tard l'homéostasie. C'est le milieu intérieur que le stress va déranger.
  3. ^ D'après l'Achilléide de Stace, la mère d'Achille, la nymphe Thétis, avait plongé Achille enfant dans le fleuve Styx, le tenant par le talon. Il devint ainsi invulnérable partout où l'eau avait été en contact avec sa peau, son talon devenant son point faible.C'est là, j'ai envie de dire évidemment, que le toucha la flèche tirée par Pâris. Ainsi mourut Achille, lors du siège de Troie, dans l'un des versions de sa mort.
  4. ^ Hormone produite par les glandes surrénales pour apporter de l'énergie à l'organisme en vue de de sa préparation à sa survie par le combat ou la fuite.
  5. ^ L'amygdale est un noyau pair du système limbique. C'est une sentinelle qui détecte tous les stimuli pouvant être menaçant pour l'organisme et enclenche les voies appropriées en direction de l'hypothalamus et du tronc cérébral. Il fait parti du circuit de la peur découvert par Joseph Ledoux.
  6. ^ L'une des fonctions les plus importantes de l'hypothalamus est de réaliser la jonction entre le système nerveux et le système endocrinien par le biais de l'hypophyse. L'hypothalamus est un capteur des signaux périphériques hormonaux et nerveux et un centre intégrateur du corps en y répondant par la modulation de la sécrétion des hormones hypothalamiques.
Philippe Idlas

Auteur·rice : Philippe Idlas

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