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Aller bien malgré un diagnostic de cancer

Cela est-il même possible ou envisageable de bien vivre après un tel diagnostic ? Comment est-il possible de rester en vie, c'est-à-dire de sortir de la peur de vivre ? Le diagnostic est vécu ici comme un véritable traumatisme. Que faire pour que la maladie ne l'emporte pas et que l'espoir d'une rémission ou d'une guérison l'emporte ? C'est ce à quoi ce dossier d'Alternative Santé nous invite.

Bien vivre avec le cancer, oct. 2022Librement tiré d'un dossier d'Alternatives Santé, numéro 43, février 2017, article du docteur Naïma Bauplé

Le diagnostic du cancer attire à lui le spectre de la mort, de notre finitude. Si l'avant diagnostic est passé, l'après reste à construire. Pour cela la relation avec l'équipe soignante est primordiale. Les traitements anticancéreux actuels rendent en effet impossible la guérison au sens du retour à l'état d'avant le diagnostic. La chirurgie est mutilante, l'ablation de la tumeur touchant une partie de l'organe, des ganglions et des tissus environnants. La chimiothérapie et la radiothérapie exposent à des effets indésirables irréversibles dont la sévérité est parfois invalidante. De plus, la rechute est toujours possible.

Un diagnostic de mort, une incapacité pour l'équipe soignante de promettre la guérison sont les choses auxquelles il faut faire face. Comment faire pour s'accomoder de cela ?

Il n'y a certainement pas de réponse unique. Il me semble cependant que les trois points de réflexion exposés ci-dessous sont porteurs d'une vérité qu'il appartiendra à chacun de découvrir :

  1. la durée n'est pas la qualité. Seule la qualité de vie peut nous donner l'espoir et la joie de vivre
  2. la qualité de vie se construit comme une recette avec de bons ingrédients et un savoir-être/savoir-faire pour les agencer au mieux
  3. la mort est inévitable. Il devient urgent de savoir ce que réussir sa vie veut dire.

Maintenant que les bases sont posées, le dossier articule ses réponses autour de quatre axes majeurs :

  1. répondre aux besoins essentiels
  2. identifier les facteurs de risque
  3. adopter une bonne hygiène
  4. cultiver les émotions positives

Répondre aux besoins essentiels

Ne comprenons pas les besoins essentiels comme ceux hiérarchisés par la pyramide Maslow. La vie n'est pas une pyramide. La vie est un cercle. Ainsi à la différence de la pyramide, la satisfaction des besoins d'auto-actualisation, d'estime, d'amour, de sécurité et les besoins physiologiques sont à considérer d'un même pied sans chercher à les prioriser mais simplement à les identifier et à y répondre.

Ainsi le bien-être physique et mental tel que défini par l'OMS comprend, entre autre, les éléments suivants :

  • une alimentation suffisamment abondante et variée
  • un air de bonne qualité
  • des temps de repos
  • un sommeil non médicamenté de bonne qualité
  • une sexualité épanouie
  • un sentiment de sécurité
  • un sentiment d'avoir sa place
  • le respect de soi
  • la joie de vivre
  • et enfin, en cas de difficulté, pourvoir compter sur un entourage présent et disponible

La méthode Simonton

Pionnier de la psycho-oncologie, le docteur O. Carl Simonton a accompagné un grand nombre de cancéreux durant plus de trente ans. Il leur apprenait à se détendre, à identifier et à éliminer leurs pensées négatives. Il les aidait aussi à retrouver la joie de vivre, notamment par des exercices de visualisation. Il est l'un des auteurs de la meilleure vente Guérir envers et contre tout chez Desclée de Brouwer.

Besoin de comprendre pour guérir

Osez élargir le champ de vos connaissances quant aux causes possibles du cancer. La médecine occidentale ne fait pas assez appel aux autres origines possibles de la maladie. Ouvrez-vous à cette connaissance et ne vous limitez pas à ce qui peut être dit par votre médecin traitant.

Identifier les facteurs de risque

Les facteurs qui ne dépendent pas de nous

  • L'hérédité
  • l'exposition accidentelle à un toxique

Une ou plusieurs maladies préexistantes

  • L'obésité, le diabète de type 2
  • la maladie de Crohn
  • les infections chroniques
  • les altérations profondes de la flore intestinale
  • la mélancolie chronique, la dépression sévère

Les défauts d'hygiène physique personnelle

  • mauvaise alimentation
  • complémentation alimentaire absente
  • exercice physique insuffisant
  • manque d'exposition à la la lumière solaire
  • troubles chroniques du sommeil
  • certaines addictions comme l'alcool, le tabac, les jeux vidéos

Les défauts d'hygiène physique et environnementale

  • polluants chimiques dans l'air
  • polluants physiques
  • métiers provoquant une perturbation de l'horloge biologique
  • bruit
  • lumière nocturne dans la chambre à coucher

Défauts d'hygiène mentale

  • attirance pour les impressions négatives
  • pensées et émotions négatives récurrentes
  • tempérament "oiseau de nuit"
  • pas assez de temps consacré à un véritable repos

Adopter une bonne hygiène

Ne confondons pas hygiène et hygiénisme. Il s'agit de respecter certaines règles d'hygiène alimentaire, physique et environnementale.

Une alimentation saine

Privilégier les aliments de proximité, frais et issus de l'agriculture biologique. Utiliser uniquement les huiles végétales extraites par première pression à froid. Utiliser de préférence le mélange olive/colza qui assure de bons rapports en acides gras oméga de séries 9 et 3. Éviter la cuisson à plus de 100° qui détruit les vitamines et produit des dérivés cancérigènes. Préférer la cuisson à la vapeur. Utiliser l'huile d'archide pour poêler. Renoncer aux produits fumés (benzopyrène, formaldéhyde). Ne pas manger les partis roussis par la cuisson même si c'est meilleur au goût.

Une complémentation alimentaire adaptée

Le recours a un médecin nutrithérapeute ou naturopathe est recommandé car les carences en vitamines et minéraux sont fréquents chez les malades du cancer. Éviter l'auto-complémentation. De plus, il saura adapter votre régime alimentaire à votre situation.

Une activité physique récréative

Trouver une activité qui vous procure une sensation de bien-être, de détente physique et mentale, de plaisir. Essayer de pratiquer votre activité lde préférence dans un cadre naturel.

Un environnement sain

Supprimer de votre environnement quotidien toutes les sources produits chimiques. Dans les régions dont le sol est riche en uranium et en radon, faire installer une ventialtion efficace dans l'habitation comme sur le lieu de travail et procéder à des dosages réguliers. Limiter l'impact des ondes électromagnétiques artificelles en évitant d'habitant à moins de trois cents mètres des pilones à haute et très haute tension, et penser à débrancher tous les appareils électroniques pour préserver votre sommeil.

Cultiver les émotions positives

Les réactions typiques à l'annonce du cancer renvoient à la peur de mourir, à l'anxiété, à la colère. LA production accrue de neurotransmetteurs du stress aggrave le terrain inflammatoire existant, faciliant l'extension de toute maladie dégénérative.

C'est en privilégiant les pensées et émotions de qualité que nous pourrons réveiller les forces qui sommeillent au plus profond de nous, forces parmi lesquelles l'espoir n'est pas la moindre.

Se préparer au pire comme au meilleur

Selon le docteur O. Carl Simonton, l'espoir est la croyance que les choses désirables sont accessibles, quelle que soit la faiblesse de la probabilité. Il est basé sur la croyance que la personne peut guérir et non qu'elle va guérir. C'est important de vivre avec espoir, de mourir avec espoir et cela est connu depuis les temps les plus anciens. Même si je fais tout mon possible pour guérir, la guérison ne m'appartient pas. Mais ce que je fais pour aller mieux transforme le climat dans lequel je vivais jusque-là. La peur n'est plus ma compagne, je lui ai préféré la gratitude pour chaque nouvel instant.

Mieux vivre dès maitenant c'est possible

En sortant du cercle vicieux des pensées négatives qui engendrent des émotions négatives qui alimentent d'autres pensées négatives... Prendre conscience de cela permet de faire le pas de côté pour pouvoir en sortir. Parmi les outils aujourd'hui disponibles, citons le protocole des cinq questions du professeur Maxie Maultsby[1], la technique de liberté émotionnelle de Gary Craig, l'EMDR selon Francine Shapiro, et d'autres pratiques à découvrir par vous-même.

Les cinq questions du professeur Maxie Maultsby

Si la réponse est non à au moins deux des cinq questions, la croyance est malsaine et doit être transformée en une nouvelle, basée sur des faits objectifs puis passée à nouveau au cribble des cinq questions. Chaque fois qu'on se surprend à céder à l'ancienne croyance, on répond à nouveau aux cinq questions, on ressent son pouvoir destructeur, ce qui donne la force de lui tourner le dos en se reliant à la nouvelle. Peu à peu, viennent d'autres impressions, plus calmes, plus saines.

Faire tomber le mur des habitudes

L'accompagnement par un psychothérapeute peut s'avérer nécessaire quand la situation à laquelle on est confronté paraît insurmontable. La Gestalt thérapie, l'approche centrée sur la personne et l'analyse transactionnelle sont parmi les plus répandues, et donc les plus accessibles.

Atteindre l'équilibre émotionnel

Toujours selon le docteur Carl Simonton, la maladie permet d'obtenir cinq grands types de bénéfices :

  • la permission de ne pas affronter une situation difficile.
  • l'attention et l'affection des proches.
  • des conditions favorables pour repenserà un problème et lui trouver une solution convenable.
  • la possibilité de pouvoir enfin développer son potentiel.
  • ne pas avoir à satisfaire ses propres attentes, car trop exigeantes, ni celles des autres.

Le patient cancéreux est souvent incapable de gérer certaines situations ainsi que de renoncer aux avantages que la maladie lui procure, même s'il a intellectuellement compris qu'apprendre à se comporter différemment est nécessaire, voire indispensable.

Ce sentiment peut s'expliquer par au moins trois raisons :

  1. s'il ne sait pas comment faire pour identifier ses besoins vitaux non satisfaits.
  2. s'il les a identifier, il peut avoir des doutes quant à la légitimité de les combler (changement de travail, de lieu d'habitation, changement de modes de vie,...).
  3. s'il reste persuader que la satisfaction de ses besoins dépendent de son entourage.

Mais s'il comprend la nécessité de s'inscrire dans un apprentissage de la satisfaction de ses besoins légitimes, commence alors pour lui un chemin vers la libération véritable.

 

Note(s)

  1. ^ 1. Ma pensée, la croyance est-elle basée sur un fait objectif incontournable ?2. Ma pensée, ma croyance m'aide-t-elle à protéger au mieux ma vie et ma santé ?3. Ma pensée, ma croyance m'aide-t-elle à atteindreau mieux mes buts à court, moyen et long terme ?4. Ma pensée, ma croyance m'aide-t-elle à résoudre mes conflits les plus indésirables ?5. Ma pensée, ma croyance m'aide-t-elle à ressentir ce que je veux ressentir ?
Philippe Idlas

Auteur·rice : Philippe Idlas

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